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Gradius – Vous reprendrez bien un petit shoot ?

Des pavés dans la mer

17 avril 2015

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… un pilote d’élite se lance, aux commandes du puissant Warp Rattler, à travers le territoire ennemi de Bactérion pour infiltrer la forteresse de Xaerous. C’est dans ce cadre enchanteur et "so eighties" que se déroule Gradius, précurseur d’un genre tellement arcade porté sur consoles et tout particulièrement sur NES en cette fin de décennie : le shoot'em up. Attachez vos ceintures et partez explorer l'espace aux commandes de votre vaisseau, c'est une aventure épique, pour ne pas dire une référence du genre, qui vous attend !



À propos de cet article :

 

Ce test a été initialement rédigé pour jeuxvideo.com en avril 2015 dans le but de présenter un tutoriel de rédaction d'articles aux potentiels contributeurs du site. Il constituait l'occasion pour moi de m'essayer à la critique d'un genre sur lequel je n'avais jamais écrit jusqu'ici : ce bon vieux "shmup". J'y relate une expérience exclusivement vécue sur NES européenne, mêlant souvenirs de mes jeunes années et tentatives plus récentes davantage axées "powerplay".

 

 

 

 

L'arcade à la maison

 

 

Autant le dire tout de suite, pour s'attarder sur le meilleur par la suite : Gradius ne s’appuie hélas pas sur un scénario digne de ce nom, bien que la patte eighties frappe à la lecture de ce dernier. C’est assez kitsch et, de toute façon, un "shmup" n’a souvent pas besoin de s’encombrer de ce genre de futilité qui n’a jamais fait bon ménage avec l’arcade. Oui, on va revenir assez souvent sur cette thématique car, d'une certaine manière, l'argument de vente majeur de la première console de Nintendo s'articulait autour de cette possibilité de jouer aux grands noms de l'arcade chez soi, et de façon illimitée (ou presque).

 

 

Qui dit shoot'em up dit instantanément arcade. Le genre est en effet on ne peut plus associé au jeu de café sur bornes, où les gamers les plus hardcore auront tenté à maintes reprises de "one-lifer" un titre d’une difficulté redoutable, quitte à épuiser leurs deniers dans des jetons pour se refaire une partie. Grâce au portage NES de Nemesis, rebaptisé ici Gradius, la vie des fans de "shmups" (comme on dit dans le jargon) va s’en trouver radicalement changée, la possibilité de terminer cette aventure épique sans gaspiller ses jetons devenant désormais possible. Bien que conservant des bases d'un gameplay élitiste et peu accessible via un nombre de crédits faiblard et l’absence légitime de toute forme de sauvegarde, le titre de Konami s’ouvre ainsi à un public plus large.

 

 

Gradius se compose d’un système de progression à l’horizontale, ce qui est un détail important puisque le shoot'em up se permet fréquemment d’opter pour la verticalité. Un choix qui, pour certains, favorise davantage de mobilité et de visibilité, les standards du jeu vidéo du moment (plates-formes, action) proposant généralement un déroulement horizontal. En attendant, ce n’est pas sur ce point en particulier que Gradius veut se distinguer, mais bien par la gestion du vaisseau dirigé par le joueur, aussi puissant qu’un pistolet à eau lorsque la partie commence, mais qui dispose d’un potentiel hautement améliorable via des capsules lâchées par les vaisseaux ennemis une fois éliminés. Le Warp Rattler peut désormais balancer des missiles en diagonale vers le haut et le bas, utiliser un laser surpuissant qui découpe tout sur son passage, ou encore et surtout doubler voire tripler sa capacité de tir via des Sidewinders, sorte de vaisseaux jumeaux apposés au Warp Rattler sous forme d’ellipses lumineuses.

 

 

                    

 

 

Tout un arsenal pour plaire

 

 

Facile d’accès, Gradius popularise le shoot'em up sur consoles via des contrôles simples et intuitifs. En dépit d’un nombre de boutons limité, il propose une belle palette de mouvements (notamment diagonaux) et de tirs via une gestion des améliorations au poil. On regrettera à la rigueur le risque de collision imprévisible par moments qui gâche un peu tout, et la répétitivité (assez décevante à la longue) du boss de fin de niveau. La progression du joueur dans Gradius ne se fait pas sans mal. Fidèle aux standards du genre, il s’avère assez coriace dès le début, avec ce risque de défaite permanente vu que le vaisseau ne dispose d’aucune protection hormis une barrière d’invincibilité plus que fragile qu’il faudra savoir gérer sans en abuser, sous peine de réduire sa durée de vie à néant. Si le nombre de "niveaux" qui composent le jeu est relativement faible, et que le titre ne pourra résister très longtemps aux habitués du genre, il n’en demeure pas moins compliqué d’en venir à bout tant le game over reste constamment proche. L’absence de toute possibilité de sauvegarde et les rares opportunités de vie supplémentaire font de Gradius un vrai jeu d’arcade comme il est supposé l’être, avec toute la difficulté que cela implique. Difficile à terminer, un peu trop long pour avoir envie de le finir d’une traite, il offre un challenge respectable.

 

 

Autant les trois premières zones ne devraient pas poser de problème majeur, autant la suite du jeu en découragera plus d’un, notamment à cause d’un grand nombre d’éléments à l’écran perturbant la fluidité du jeu. Ces séquences poussent la NES dans ses derniers retranchements et occasionnent quelques lags brutaux. En effet, Gradius est techniquement limité en dépit de graphismes crédibles et sympathiques. L’ensemble reste toutefois suffisamment riche pour donner une impression de renouvellement entre chaque zone malgré un ciel d’un noir d’encre persistant en fond. Musicalement, le thème principal de Gradius est passé à la postérité, mais ne fait pas pour autant d’ombre aux autres compositions présentes dans le jeu, toutes bien senties, conformes à l’esprit du soft, très typées arcade old-school. L’univers sonore de Gradius est très appréciable, jusqu'aux bruitages certes très "pew pew" mais qui collent si bien à l'ambiance !

 

 

         

 

 

Il n’est pas difficile de se rendre compte, au vu du contexte, que Gradius pose les bases du shoot sur consoles, en héritant des standards de l’arcade comme le feront également Life Force ou R-Type. Konami fait parler un savoir-faire déjà indiscutable à l’époque au travers d’un jeu paradoxalement accessible mais difficile, qui rappellera de bons souvenirs aux nostalgiques, mais ne saura généralement être exploité à sa juste valeur que par des gamers purs et durs. Dans l’ensemble, ce shoot n’en reste pas moins un titre difficilement dispensable sur NES. Plutôt bien réalisé, accessible en termes de jouabilité, propice au challenge et au scoring, il saura séduire les fans du genre, pourtant parmi les plus exigeants de l’univers vidéoludique, comme les débutants n’ayant pas encore eu l’occasion de tâter cet univers souvent trop fermé. Votre serviteur peut en témoigner, ayant découvert le shoot'em up via ce titre il y a bien longtemps, dans une galaxie… euh, non, rien.



J'ai adoré / aimé :


+ Immédiatement prenant et fun

+ Un bon challenge "old-school"

+ Une bonne diversité de gameplay grâce à un arsenal varié

+ Des thèmes qui restent bien dans la tête

+ Franchement pas vilain, avec son identité visuelle bien à lui

+ Une référence incontournable du scrolling shooter

 


J'ai détesté / pas aimé :

 

- Disparition de sprites et lags parfois vilains

- Peut-être un petit manque de variété

- Le même boss à la fin de chaque zone

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